Je vais écrire ce livre auquel j’ai pensé souvent.
Je continuerai peut-être à figer la vie des autres sur quelque pellicule, mais avant tout, j’écrirai pour aller plus loin que l’image, plus profond dans la réflexion, pour échapper définitivement à ce portrait de moi que je n’aimais pas toujours.
Il fait lourd sur Paris. J’ai tiré les volets de ce bureau où je m’enferme de temps en temps.
J’ai devant moi une photo de Vanessa sortant de la mer au cap d’Antibes. Elle est belle dans un maillot noir. Elle rit, elle est heureuse. Je la regarde comme si je ne l’avais jamais vue auparavant. Jamais plus je ne vivrais ces instants que je ne peux partager qu’avec elle… Autres endroits, autres femmes que je croiserai, qui me marqueront à leur manière, d’une façon superficielle ou profonde.
Sous la photo, l’ébauche de cette lettre que je voulais lui envoyer bien avant qu’elle s’en aille. Elle aurait pu y lire : «Tu auras été tout pour moi. Tu ne l’auras su qu’à la fin, au moment où l’histoire entre dans le passé pour peu à peu s’y perdre avant de disparaître»
Certaines chansons de Nicolas peyrac font partie du patrimoine sentimental : So far away from L.A., Et mon père, Le vin me saoûle…
C’est au Québec, pays qu’il a choisi pour son obstination à sauvegarder sa culture francophone, que son premier roman aura été publié. Dans Qu’importe le boulevard où tu m’attends, l’auteur approfondit les sentiments et les relations entre les personnes, ce que trois minutes d’une chanson ne permettent pas. Pour pénétrer dans l’ambiance romanesque et cinématographique de ce livre, il faut être d’une grande disponibilité de ravissement et de passion. La tendresse l’emporte sur la mélancolie et les regrets… La blessure d’amour… c’est encore de l’amour.
Photo : Nicolas Peyrac
Paru en 1994 / Éditions Alain Stanké
ISBN 2-7604-0457-9 / Codebarre 8 782760 404571