Les crédits Disques Pathé Marconi Paroles & Musique N. Peyrac Arrangements et dir. d’orchestre J. Musy Dir. artistique et réalisation C. Dejacques Photo P. Leroy
La petite histoire
1975 So far away from L.A.
En 1973 et 1974, deux 45 tours intitulés respectivement La Bible et Entre l’ombre et la lumière avaient vu le jour et s’étaient joyeusement vendus à ma seule famille et à mes amis… En fait, c’est même pas vrai vu que la famille et les amis on leur donne toujours les disques, ils ne les achètent jamais, enfin, on ne pouvait pas parler de triomphe si vous voyez ce que je veux dire à tel point que Pathé Marconi avait décidé de mettre fin au contrat qui nous liait… Sauf que le directeur des Éditions Pathé Marconi s’appelait Philippe Constantin, qu’il avait entendu une bande avec une vingtaine de maquettes de chansons et qu’il avait décidé envers et contre tous de dépenser un peu d’argent pour un album… Il avait fait écouter les titres à quelqu’un qui restera pour moi à tout jamais comme LE directeur artistique avec ce que le mot contenait de noblesse, Claude Dejacques. Dejacques s’était occupé de pas mal de monde parmi lesquels excusez Boris Vian, Barbara, Gainsbourg, Lara, Legrand, Duteil, Leforestier, Higelin, Croisille, Béart, Pagani… J’en oublie… Il avait le talent, l’humilité, le savoir faire et le savoir écouter, il avait aussi ce savoir dire les choses importantes aux artistes tellement susceptibles quelquefois!… Constantin lui fait écouter mes maquettes, Dejacques pense que l’arrangeur qui collera le mieux à mon univers sera Jean Musy, lequel vient juste d’orchestrer l’album de Dick Annegarn, Bruxelles. Évidemment j’écoute Annegarn en boucle pour voir si comme l’affirme Dejacques c’est Musy qu’il me faut, et la rencontre a lieu et je suis à la fois un peu intimidé par Dejacques et absolument séduit par Musy, avant d’être un peu plus tard définitivement emballé par Dejacques… Le disque s’enregistre fin 74 début 75 aux studios Pathé Marconi à Boulogne-Billancourt, et parmi les chansons, il y a une qui parle de Los Angeles, une chanson qui tourne autour d’un picking de guitare que le guitariste convoqué pour la séance n’arrive pas à faire exactement comme moi, ce qui fait que le lendemain je refais, les yeux fermés parce que je ne lis pas la musique mais que je me chante la chanson dans la tête, le fameux picking en question… Le disque est terminé quand j’apporte à Claude et Jean trois nouvelles chansons intitulées Douze ans déjà, J’avais un fils et D’où venez vous… Claude décide de les enregistrer même si le faramineux budget du disque est déjà atteint ( 80.000f de l’époque!)… On appelle l’album D’où venez vous, Pathé Marconi l’envoie aux radios, rien ne se passe, on est le 10 mars 1975… Je pique une crise devant le peu d’énergie montrée par ceux supposés faire la promotion du disque, et je demande un rendez vous avec le président de Pathé Marconi auquel je dis que s’il a décidé de me faire faire un album pour ne pas s’en occuper c’était vraiment pas la peine, et comme il vaut mieux quelquefois s’adresser au bon dieu qu’à ses saints, une ou deux semaines plus tard, à l’initiative du directeur des programmes d’Europe 1, Claude Brunet, une des chansons de l’album commence à être diffusée le soir sur l’antenne… Elle s’intitule So Far Away from L.A et peu à peu va devenir un succès en cet été 1975 qui s’avance.